Après avoir passé les portes de la cité des sciences, vous cherchez « le lab des bébés ».La terminologie lab installe déjà l’enfant dans une position de chercheur . Et là , vous trouvez cet espace plein de promesses qui pour une fois ne seront pas déçues . Cette aventure commence dès l’accueil : une hôtesse souriante s’adresse aux parents et aux bébés avant de valider leur inscription et de présenter le lab à savoir un lieu pour les bébés où il est conseillé de tout toucher, de tout expérimenter sous l’œil attentif et aiguisé des parents. L’usage des téléphones n’est autorisé que 15 min avant la fin de la séance afin de garantir pendant plus d’une heure des moments de jeu, de découvertes partagés.
Ensuite vous êtes saisis par le calme qui règne au lab, les décors, les modules, les aménagements arborent des couleurs chaudes, des matériaux bruts mais chaleureux, tous issus de la récupération d’autres expositions, de l’imaginaire de cette folle équipe mais avant tout de la curiosité des bébés eux-mêmes. Voilà ce qui fait la force de ce lieu, penser autrement l’accueil des parents et l’éveil des enfants avec des objets naturels sans plastique, des objets que l’on ne retrouvera nulle part ailleurs et qui pourront être un appui pour une observation en temps réel mais aussi pour proposer des objets que l’on n’aurait pas forcément qualifiés de jouets mais qui en sont !
Le lieu est grand, il accueille les besoins des enfants de leur naissance jusque deux ans : Léna suit le mobile des yeux , Basile s’abandonne aux bercements d’un hamac, Elise crapahute à toute vitesse, Noémie joue à la dînette, Eléonore feuillète un livre à l’envers, Amir met des boules dans tous les trous, Lisa pousse la chaise , Emile met une cuillère dans sa bouche, Jeanne ouvre et ferme une fenêtre , Paul passe sous les cravates en riant, Elie monte dans le bateau à massage, Hugo lance les chaussettes, Agathe écoute les sons dans le tipi…Léa vide les valises , Amine tape les pinces à linge, Lionel passe dans le tunnel , Bastien caresse l’ours…tout est travail pour eux, ils aiguisent leurs sens, apprennent de leurs actions, répètent les mêmes choses sur des objets réels pour mieux s’en dégager. Les enfants œuvrent comme des fourmis, assouvissant leur besoin fondamental : jouer.
Pendant ce travail actif de chacune de ces petites têtes blondes, leurs parents les accompagnent par leur regard, leur voix, leurs mots, leurs idées. A travers cette danse relationnelle, , cette expérimentation partagée de jeux et jouets sans écrans se tissent l’attention conjointe, les tours de rôle, l’imitation réciproque, l’accès à l’imagination donc le langage.
Les enfants se regardent, s’écoutent, s’imitent ,partagent pendant que les parents se parlent ,évoquent leurs difficultés , leurs interrogations , leur vie de parents.
Dans les coulisses de ce lieu aussi unique qu’original, une vraie équipe s’affaire … une équipe soudée, fertile, animée par une indéfectible humanité alors Delphine, Florence, Pascal, Caroline je tenais à vous remercier de m’associer à votre travail mais surtout pour avoir réussi à faire du jeu un art !
Carole Vanhoutte
Orthophoniste
Co fondatrice de l’association joue pense parle
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